Le flacon d’apothicaire « AQ. AMYGDAL. AMAR. » que nous avons chiné avec soin est une petite part de l’histoire pharmaceutique. Ce flacon incarne à la fois l’esthétique vintage et l’utilité médicinale de l’époque.
En ajoutant ce flacon à votre cabinet de curiosités, vous enrichissez votre collection d’un artefact fascinant qui témoigne non seulement des pratiques médicales du passé, mais aussi de l’esthétique et du design de l’époque.
Hauteur de la bouteille : 22 cm
LE BOUCHON S’OUVRE !
Cette pièce est un modèle de brocante donc unique
Ce flacon d’apothicaire en verre ambré, marqué de l’inscription « AQ. AMYGDAL. AMAR. », attire immédiatement le regard. Son étiquette, peinte à la main en lettres rouges, témoigne d’un savoir-faire ancien, celui des officines où chaque fiole renfermait un secret de médecine et d’alchimie. Mais que contenait donc cette bouteille précieusement conservée sur les étagères d’un apothicaire ?
L’abréviation « AQ. AMYGDAL. AMAR. » correspond à l’ancienne désignation latine de l’eau d’amandes amères (Aqua Amygdalarum Amararum). Cette préparation était obtenue par la distillation des amandes amères (Prunus dulcis var. amara), proches parentes des amandes douces mais contenant une substance aux propriétés aussi fascinantes que redoutables : l’amygdaline.
L’eau d’amandes amères était un liquide transparent, limpide, et légèrement huileux en surface. Mais ce qui la distinguait surtout, c’était son arôme puissant :
– Un parfum envoûtant d’amande, intense et presque enivrant, évoquant la pâte d’amande, le massepain ou encore le noyau de cerise.
– Une note légèrement âpre, due à la présence de benzaldéhyde, le composé aromatique issu de l’amygdaline.
Cette préparation pharmaceutique fut longtemps employée pour ses effets sédatifs, antispasmodiques et digestifs, mais aussi pour ses usages cosmétiques et culinaires.
– Grâce à ses propriétés adoucissantes et calmantes, l’eau d’amandes amères était utilisée pour apaiser la toux sèche et les irritations bronchiques.
– On l’incorporait dans des sirops pectoraux, souvent en association avec d’autres extraits végétaux comme l’anis ou la réglisse.
– En inhalation ou en boisson diluée, elle aidait également à calmer certains symptômes de l’asthme et des affections respiratoires légères.
– Cette eau possédait des effets légèrement narcotiques, utiles pour traiter l’insomnie légère ou l’anxiété.
– Elle était parfois prescrite pour calmer les crises de nerfs ou les spasmes musculaires.
– Son action tonique sur l’estomac en faisait un ingrédient de choix pour lutter contre la digestion difficile et les ballonnements.
– Quelques gouttes diluées dans de l’eau ou du vin étaient censées stimuler l’appétit.
– Les dames de l’époque l’utilisaient parfois en lotion adoucissante pour la peau, croyant en ses vertus hydratantes et apaisantes.
– Son parfum agréable en faisait aussi une base pour certains cosmétiques parfumés.
Si l’eau d’amandes amères était appréciée pour ses bienfaits, elle cachait néanmoins un danger mortel en cas de surdosage.
Présence d’amygdaline :
– L’amygdaline contenue dans les amandes amères pouvait se transformer en acide cyanhydrique (cyanure d’hydrogène) lors de la digestion.
– En grande quantité, cette substance pouvait entraîner une asphyxie cellulaire, des vertiges, et dans les cas extrêmes, la mort.
Précautions d’usage strictes :
– L’eau d’amandes amères devait être strictement dosée par l’apothicaire, afin d’éliminer la toxicité tout en préservant ses propriétés aromatiques et médicinales.
– Certaines pharmacopées recommandaient une dilution extrême pour éviter tout risque d’intoxication.
C’est pour cette raison que cette eau précieuse était conservée dans un flacon en verre ambré, limitant l’altération de son contenu par la lumière, et qu’elle portait une étiquette peinte à la main en rouge, couleur traditionnellement associée aux substances toxiques ou puissantes en pharmacie.